Sortie en 1964, la Pontiac GTO est souvent considérée comme la voiture qui a débuté la série des “muscle cars”. Oublions la Mustang, la Camaro et la Charger, c’est la GTO qui fut le premier modèle à suivre le format du grand moteur capable de dominer le quart de mille un dimanche et de faire les courses de la famille le lundi.
La Pontiac GTO : alternative au sport automobile
Au cours des années 1950, fort de son succès sur circuits, Pontiac concentrait une grande partie de sa publicité sur le sport automobile. En effet, la marque courrait en NASCAR et dans le NHRA, le championnat américain des dragsters. Cependant, tout cela s’arrêta net lorsque General Motors, le groupe dont faisait partie Pontiac, décida d’interdire à ses marques de participer aux compétitions à partir de 1963.
Afin de compenser la perte due à l’abandon de la publicité sur les compétitions, les directeurs de Pontiac ont demandé la création d’un modèle phare. L’objectif était de se présenter comme le leader dans le domaine de la performance sur route.
Pour cela, les ingénieurs ont utilisé le châssis d’une Pontiac Tempest qui fut transformé par l’introduction du plus grand moteur produit par GM, un V8 de 6,4 litres. Le nom attribué au modèle fait référence à la Ferrari 250 GTO, peut-être la voiture de course la plus célèbre de tous les temps. Ce qui signifie : Gran Turismo Omologato, ou Homologuée pour la classe GT, certains, pourtant, pensaient que la muscle car ne devait pas porter un nom évoquant sa participation à la compétition.
Première génération de la Pontiac GTO
Suite à l’élaboration de plusieurs prototypes, la première version de la Pontiac GTO fit son début en 1964 sous la forme d’un modèle LeMans. En effet, General Motors n’accepta la mise en vente de petits modèles avec de gros moteurs qu’à la condition que cela reste une option.
Le bloc énorme développait 325 chevaux sous le capot de la GTO, ceux-ci étaient transmis aux roues arrières par l’intermédiaire de différentes transmissions. La version la plus populaire était une boîte manuelle à quatre rapports. Cependant, il y avait aussi la possibilité de choisir une automatique ou une boite manuelle à trois vitesses. Tout comme la “LeMans”, la “GTO” pouvait s’acquérir en version coupé ou décapotable.
Avec la production d’un deuxième moteur encore plus puissant nommé Tri-Power, développant environ 350 chevaux, Pontiac vendit plus de 32 000 exemplaires de sa GTO durant sa première année de production. Au cours des années suivantes, ce chiffre augmentera jusqu’à tripler en 1966.
Ce n’est qu’en 1965 que Pontiac équipa de phares orientés verticalement sa gamme de véhicules de taille moyenne, un style proche de la GTO. Cette année vit aussi l’insertion d’une entrée d’air froid sur le capot. Même si, par sa taille, celle-ci était presque inutile pour tenir son rôle de refroidissement, elle permettait au moteur de produire un son plus profond. Cette mécanique bénéficia d’une mise à jour en 1965 qui augmenta la puissance de 10 chevaux sur les deux options.
En atteignant la vente de 75 342 modèles en 1965, General Motors accorda à Pontiac la possibilité de produire la GTO comme un modèle distinct de la Tempest LeMans. Ceci permit d’avoir plus de liberté pour développer ce modèle. Il utilisait toujours la plateforme « A » de General Motors mais la carrosserie a pu devenir plus spécifique. En effet, c’est cette même année qu’une version coupé sportive fut introduite. Ce nouveau style supprima le montant B tout en gardant le toit fixe, ce qui lui donna un aspect plus attrayant.
Cette première série de la Pontiac GTO s’acheva en 1967 en ayant été impactée par de nouvelles règles américaines sur la pollution. Les modèles destinés à la vente en Californie, là où les lois étaient plus sévères, furent les plus touchés.
Le succès de cette première version de la Pontiac GTO inspira des constructeurs concurrents qui utilisèrent la même recette de la “muscle car” pour créer des modèles similaires. En effet, un an après la mise en vente de la GTO, Ford lança la Mustang et Chevrolet dévoila la Camaro en 1967.
Deuxième génération de la Pontiac GTO
En 1968, la Pontiac GTO connu sa première mise à jour importante et laissa place à la seconde génération. Le changement évident de style est apparu alors que le châssis GM était modifié pour bénéficier des formes fastback. En effet, l’empattement de la seconde génération était plus court. En plus de la nouvelle forme, la GTO de 1968 a vu le retour aux doubles phares horizontaux donnant presque l’aspect des Dodge de l’époque. Cependant, il était possible de choisir l’option qui cachait les phares pour donner un style plus agressif.
A part les dimensions, rien ne changea sous la carrosserie de la GTO. Les moteurs sont officiellement restés à 335 et 360 chevaux même si certains utilisateurs ont atteint, lors de tests, des chiffres se rapprochant des 350 chevaux pour l’option de base.
Le nouveau look de la GTO connu un vif succès avec la vente de 87 684 modèles au cours de sa première année sur le marché. Sa popularité fut confirmée de nouveau lorsque Motor Trend, une publication automobile américaine, nomma la GTO voiture de l’année 1968 supplantant ainsi la Ford Mustang et la Plymouth Road Runner parmi d’autres.
Le modèle reçut de nouveau des modifications en 1970, principalement à l’avant. Les phares furent intégrés dans le pare-chocs ce qui réduisit la taille de la calandre. Sous certains angles, on peut comparer la Pontiac GTO de cette époque à la Chevrolet Camaro de 1971, surtout par la forme pointue de la grille avant.
L’évolution de l’avant du véhicule se poursuivit en 1971 et 1972 avec le développement du pare-chocs Endura. Capable de répondre aux normes de sécurité routière américaines sans se déformer lors d’accidents à vitesses réduites, ce fut un réel progrès technique pour l’époque. Il permit à la GTO d’éviter les volumineux ajouts de plastic souvent rencontrés sur les voitures des années 1970 et 1980.
1972 marqua la fin de la seconde génération de la Pontiac GTO et en réalité, la fin de la GTO. Par la suite, on nota deux courtes apparitions de la Pontiac GTO sous la forme d’options pour d’autres modèles de la marque.
Les Pontiac GTO de 1973 et 1974
En 1973, le nom GTO devint de nouveau une option pour la Pontiac LeMans. Cette décision fut prise lorsque la direction de Pontiac constata l’arrivée de nouvelles règles sur la pollution. En utilisant le châssis de la LeMans, elle garda ses gros moteurs avec même l’arrivée d’un V8 de 7,5 litres. Cependant, les normes anti-pollution ont réduit la puissance du plus gros bloc à seulement 250 chevaux.
Cette année là, moins de 4000 GTO ont été produites poussant Pontiac à changer de nouveau le modèle.
Pour 1974, la marque voulut se lancer dans la production des muscle cars compacts comme la AMC Hornet. La GTO devint alors une version sportive de la Ventura modifiant le corps de hayon avec un V8 de 5,7 litres développant 200 chevaux. L’utilisation du nom mythique sur un petit modèle comme la Ventura posa problème aux yeux des amateurs. Ce sigle s’utilisait seulement pour les modèles spéciaux comme les voitures de course et non pour des modèles compacts nécessitant un peu plus de puissance.
Malgré une amélioration des ventes de la LeMans GTO, General Motors supprima le nom de la gamme Pontiac.
Pontiac GTO Judge
Au cours de la première année de la Pontiac GTO dans sa deuxième version, la marque étudia le développement d’une version plus abordable de la voiture. Celle-ci fut nommée “The Judge” mais au final coûta plus cher que la GTO de base à cause de l’adjonction d’une longue liste d’options comme le moteur Ram Air III, venant remplacer celui qui s’appelait auparavant le Tri-Power, ainsi que des jantes optionnelles, un aileron arrière et des graphiques décoratifs.
The Judge arriva sur le marché en 1969 avec un coût supplémentaire de $332 par rapport à la GTO alors que le projet initial était de concevoir une version pouvant se vendre au même prix que la Road Runner.
Depuis la fin de sa production en 1974, la Pontiac GTO a fait quelques brèves apparitions, notamment au milieu des années 2000 sous la forme d’une Holden Monaro déguisée. Cependant, ce nom restera toujours inoubliable dans l’histoire de la marque abandonnée en 2010.