En 2020, Jaguar fêtait son 85ème anniversaire depuis sa création en 1935. Durant toutes ces années, la statuette mascotte de la marque, un gros félin perché sur le capot des voitures, s’est retrouvée sur de nombreux modèles intéressants de la marque qui a joué un rôle important dans le domaine du sport automobile.
Les premières années de la marque Jaguar
Lorsque Jaguar fut fondée en 1935, il s’agissait d’une évolution de Swallow Sidecar Company, une entreprise de construction de side-car. Cette association composée de deux hommes, William Lyons et William Walmsley fut dissoute en 1934 lorsque Lyons forma S.S. Cars Limited.
La première voiture à sortir de chez ce nouveau constructeur est la SS Jaguar 2,5l Saloon. Elle porte le nom de Jaguar pour évoquer sa forme lisse et élégante pour l’époque. Elle développe 105 chevaux dispensés par un six cylindres d’une capacité de 2,5 litres. A la sortie de la guerre, une version sans toit de la SS Jaguar fut construite. C’est la première voiture à utiliser ce nouveau nom de Jaguar.
Les nouveautés de Jaguar post-guerre
Une fois la guerre terminée et la réouverture de l’entreprises effective, SS Cars transforma très rapidement son nom en Jaguar afin d’éviter l’utilisation d’un sigle entaché par les événements du conflit.
La Jaguar XK120 : Une légende dès le début
Dans le contexte de la crise post-guerre, il fallut attendre quelques années avant la sortie de la première voiture sous le nouveau nom de la marque. En effet, la Jaguar XK120 fut dévoilée en 1948 après seulement quelques mois d’étude. Avec une magnifique carrosserie, elle devint instantanément une légende de l’histoire automobile.
Au début de sa conception, la XK120 était seulement produite comme prototype afin de tester les capacités d’un nouveau format de moteur Twin Cam. Cependant, le style du prototype, exposé au salon de l’automobile de Londres, fit fureur, incitant les concepteurs à construire une version de série. Contrairement à ce que l’on peut penser, le nom de la Jaguar XK120 vient de sa vitesse de pointe, soit 120mph (193km/h). Cette performance est due en partie à la carrosserie aérodynamique mais aussi aux 160 chevaux sortant du six cylindres de 3,4 litres.
Jusqu’en 1961, le style de la XK120 a pu garder sa place au sein de la gamme Jaguar avec de petites changements au niveau des performances. En effet, les XK140 et XK150 ont été produites après ce premier modèle qui avait impressionné les passionnés d’automobiles. Elles ont chacune bénéficié d’augmentations de puissance, atteignant jusqu’à 265 chevaux pour la plus puissante des XK150, la 3,8S.
Dans ses trois versions, la XK était construite avec un choix de trois styles de carrosserie différents. En effet, le marché européen réclamait le coupé et la décapotable alors que le marché américain avait accès, en plus, à une version roadster, destinée surtout à la clientèle californienne.
Des Jaguars faites pour la compétition
Dans les années 1950, Jaguar avait de nettes visées sur le secteur sportif. C’est à partir de cette préoccupation que la marque débuta un programme de développement de modèles de compétition. Le résultat du projet fut la Type C, un roadster construit sur le châssis d’une XK120 avec une carrosserie fluide conçue par Malcolm Sayer qui utilisa ses connaissances de designer d’avions.
La Type C fut construite en moins d’un an et elle réussit à gagner les 24 Heures du Mans lors de la première participation de Jaguar à la célèbre épreuve d’endurance en 1951.
Dans sa dernière version, elle avait des freins à disques, 205 chevaux développés par une version modifiée du six cylindres de la XK120 et ne faisait que 25% du poids du modèle de départ. La longue liste d’innovations présentes sur la Jaguar Type C lui ont permis de dominer l’édition 1953 des 24 Heures du Mans en terminant la course aux première, deuxième, quatrième et neuvième places.
En 1954, la Jaguar Type C est devenue la Type D, une voiture peut-être encore plus appréciée que la précédente. Au lieu d’être construite sur le châssis de la XK120, cette nouvelle voiture de compétition utilisait une structure monocoque. Ce choix technique permit de réduire davantage son poids,, comparé à la Type C, et cela améliora la stabilité du modèle.
Avec des victoires aux Mans en 1955, 1956 et 1957, la Type D illustre véritablement un épisode important de l’histoire automobile. En construisant 16 versions de série de la Type D nommées XKSS, Jaguar a pu participer aux courses des Etats-Unis où la voiture a continué de se montrer supérieure à ses adversaires.
Jaguar devient la reine des berlines sportives
En utilisant l’expérience acquise avec ses modèles de sport portant la dénomination XK, Jaguar débuta les années 1960 en créant un nouveau secteur du marché, les berlines sportives. Aujourd’hui, c’est un secteur largement occupé par les constructeurs allemands, mais les BMW Série 5 et Mercedes Classe S peuvent remercier la Jaguar Mark II ou MK 2 pour leurs versions sport.
La MK 2 était proposée avec de nombreuses options interchangeables pouvant aller d’une berline simple avec un moteur six cylindres de 2,4 litres automatique jusqu’au monstre de 3,8 litres avec boite manuelle au caractère très sportif. Cette seconde version était la plus rapide à tel point qu’elle devenait la berline de rêve pour l’évasion.
La réputation qu’avait la MK 2 d’être la voiture parfaite des cambrioleurs s’est transmise à toutes les berlines Jaguar jusqu’aux XF et XE d’aujourd’hui.
Jaguar continua d’étonner au cours des années 1960
En dehors des années 1950, on peut dire que les années 1960 font partie de l’âge d’or de Jaguar. Avec la Type E , qui est venue remplacer la XK150 aux côtés de la MK 2, la gamme Jaguar était simple mais attirait une large catégorie de clients. Alors que la berline offrait tout ce dont avait besoin une famille de l’époque, la Type E était un modèle splendide que tout le monde convoitait également.
Cette sportive est tellement belle que même Enzo Ferrari l’a nommée la plus belle voiture de tous les temps lorsqu’il la vit pour la première fois au Salon de l’automobile de Genève en 1961.
Non seulement la Type E était une voiture esthétiquement belle, mais elle pouvait également faire concurrence à toute autre voiture sur un circuit. Son 3,8 litres développait 265 chevaux pour un poids de seulement 1315kg.
Avec l’introduction de la Type E, Jaguar n’avait pas besoin de créer une deuxième voiture pour la compétition. En effet, plusieurs versions de course ont été construites en utilisant la Type E comme base.
La fin de l’âge d’or pour Jaguar
La gamme Jaguar, avec ses deux modèles, perdura jusqu’aux années 1970. Ensuite, à cause de nouvelles lois internationales concernant la sécurité et la pollution des voitures, la marque britannique dût faire des modifications. Tout d’abord, la gamme existante subi des transformations peu réussies, notamment du côté de la Type E. Alors qu’elle avait débuté comme la plus belle voiture sur le marché, elle est ensuite devenue une monstruosité avec des pare-chocs protubérants et un moteur massif mais peu puissant.
Ce ne sont pas seulement les nouvelles règles qui ont eu cet impact négatif sur la gamme Jaguar. La nationalisation de la marque sous le gouvernement de Margaret Thatcher, qui créa la Leyland Motor Corporation, a dramatiquement dégradé la qualité des produits et des modèles issus de la marque comme pour la plupart des autres marques britanniques.
Depuis sa période des années 1970 et le début des années 1980 au sein de la British Leyland Motor Corporation, Jaguar a connu de nombreux changements dans la direction de l’entreprise. En 1985, la marque fut revendue par le gouvernement. Elle est restée indépendante pendant 5 ans durant lesquels, les problèmes de qualité et de délai de fabrication des modèles ont été résolus. Cependant, elle a de nouveau affronté des problèmes financiers incitant l’achat de la marque par Ford en 1990.
Maintenant, Jaguar fait partie du groupe Tata et a été rattachée à Land Rover. Même s’il lui parait impossible de regagner la popularité et le succès que la marque a connu au cours des années 1950, sa version la plus récente continue d’attirer un nombre important de passionnés.