Une bonne partie des grandes marques et groupes de l’industrie automobile sont issus des Etats-Unis. Au cours du dernier siècle, les marques américaines ont profité de l’expansion économique du pays ainsi que de l’américanisation pour entrer parmi les noms les plus populaires au niveau mondial.
La fondation de la Big Three
De manière générale, l’industrie automobile américaine est divisée en trois grands groupes appelés les Big Three, ou les trois grands. Ceux-ci sont Ford Motor Company, Chrysler qui est récemment devenue Fiat-Chrysler Automobiles, et General Motors.
La plus vieille des trois est Ford, une marque fondée par Henry Ford en 1903. General Motors arriva très rapidement derrière Ford en tant qu’évolution de la marque Buick. Le nom fut utilisé pour la première fois en 1908 sous la direction de William Crapo Durant. Les deux marques se sont non seulement développées synchroniquement mais elles se sont aussi installées dans la même ville, Detroit, ce qui donna le surnom de « Motown » à la ville.
Il fallut attendre quelques années de plus avant d’aboutir à la réalisation des Big Three avec la fondation de Chrysler en 1925. Depuis cette date, Chrysler a toujours été en retard comparé à ses rivaux qui ont eu une vingtaine d’année d’avance. Le nom est issu de la faillite de Maxwell Motor Corp, une organisation rachetée par Walter Percy Chrysler.
L’industrie automobile américaine durant la première guerre mondiale
Pour Ford et General Motors, la première guerre mondiale arriva très soudainement après leur établissement sur le marché. Durant les quatre ans de conflit entre 1914 et 1918, les deux marques ont transformé leurs usines de production automobile en centres de fabrication d’équipement militaire. Que ce soit des moteurs d’avion, des munitions ou des chars d’assaut, les deux grandes marques ont participé à la production militaire afin de soutenir le pays en temps de guerre.
La philosophie d’efficacité lors de la fabrication, notamment démontrée par Ford avant la guerre, permit aux marques américaines, et donc aux Etats-Unis, de se montrer dominants durant la guerre.
Impact de la Grande Dépression sur l’industrie automobile américaine
Ayant appris les principes de construction utilisés par Ford pendant la première guerre mondiale, General Motors put rattraper les taux de production de l’ovale bleue avec sa famille de sous-marques. En effet, à l’issue de la guerre, GM avait déjà acheté Pontiac, Cadillac, Chevrolet, Oldsmobile. En 1929, la famille s’agrandit de nouveau avec l’achat d’Opel qui devint la première entreprise de production automobile européenne utilisant les procédés du fordisme.
Malgré cette expansion, la période d’entre-guerres ne fut pas marquée par une réussite de l’industrie automobile américaine. En effet, une crise économique mondiale nommée la Grande Dépression frappa en 1929 et eut un impact immense sur les villes qui s’appuyaient sur la production industrielle. Ainsi, une des villes les plus touchées aux Etats-Unis fut Detroit, le foyer de la majorité des marques américaines.
Avec un taux de chômage atteignant les 20% aux Etats-Unis durant cette décennie, les usines ne pouvaient pas travailler au même rythme que durant les débuts de la production en chaine.
En conséquence, la plupart des marques américaines ont dû modifier leurs gammes afin de continuer à attirer une clientèle assez large. Ainsi, il est très rare qu’une voiture issue des Etats-Unis durant les années 1930 soit orientée vers un marché de luxe.
L’industrie automobile américaine durant la Seconde Guerre mondiale
Avant même que l’industrie automobile américaine puisse récupérer de la Grande Dépression, le monde entra dans la Seconde Guerre mondiale. Encore une fois, les constructeurs de voitures américaines ont été confrontés à la transformation de leurs usines afin de pouvoir fabriquer de l’équipement militaire.
Dans le cas de General Motors, ce changement fut compliqué puisque le groupe avait sous son contrôle des marques européennes, notamment Opel. La réputation qu’avait Opel au cours des années 1930 était celle d’une marque pouvant produire des voitures à un taux sans pareil. Lorsque le conflit démarra, Opel commença à produire des machines de guerre pour les Nazis grâce à de l’investissement auprès de GM. Le géant américain est encore souvent cité pour son lien avec le parti politique d’Adolf Hitler par des revues historiques.
Des propos similaires circulent sur Ford qui, durant les années de conflit, a continué à faire affaire avec l’Allemagne, un pays où se trouvaient des usines de l’ovale bleue.
Une expansion post-guerre de l’industrie automobile américaine
Ayant une nouvelle fois démontré ce dont le pays était capable du côté militaire mais aussi économique, les Etats-Unis se retrouvent dans une position de force en sortant de la guerre. L’américanisation s’est alors vraiment lancée et l’industrie automobile en a tiré profit. C’est à cette époque que les gammes des trois grandes marques ont explosé en diversité.
Le temps où un même modèle attirait une grande variété de clients était révolu. Les années 1950 ont lancé la culture d’aujourd’hui où les constructeurs cherchent à plaire à un type de clientèle avec un modèle particulier alors qu’avant, c’était au client de se conformer à un modèle.
Dans certains pays, cette évolution a donné naissance à une grande variété de styles parmi les différentes marques et même parmi différents modèles au sein d’une même marque. Cependant, un style caractéristique demeure autour de cette période. Bien sûr, quelques modèles ont émergé du lot comme la Corvette. Mais les voitures plus accessibles comme la Ford Thunderbird, la Chevrolet Bel Air, et même des modèles plus obscurs comme la Hudson Hornet, avaient toutes une apparence similaire.
Le style de base était celui d’une berline à l’avant couverte de chrome et des ailes arrière étendues en forme de pointe. Les phares ronds jouaient un rôle secondaire dans ce style comparé à la position et la forme dominante de la calandre agissant comme une grosse bouche avalant l’air destiné au moteur. Les phares épousaient la forme de la voiture comme une bulle longeant le capot.
Au fil de années 1950, chaque marque développa son propre style même si très peu de différences notoires apparurent. En effet, la fin de la décennie vit des formes plus particulières apparaître mais les choix esthétiques comme les phares et la calandre sont restés homogènes entre chaque marque. Les petits phares ronds sont devenus dans la plupart des cas des paires de phares occupant une place plus importante dans le design de la voiture. Les grosses calandres commencèrent à moins sauter aux yeux étant remplacés par des grilles plus subtiles.
L’industrie automobile américaine impactée par de nouvelles lois
A l’arrivée des années 1970, de gros changements des normes sur la sécurité routière ainsi que la pollution eurent un impact massif sur l’industrie automobile américaine.
Afin de réduire le risque lors d’impacts, les assureurs automobiles ont d’abord commencé à s’intéresser à l’installation de nouveaux pare-chocs dits de vitesse réduite. Cette nouvelle découverte dans la sécurité routière consistait en des morceaux de plastique pouvant, en théorie, s’intégrer à la carrosserie de la voiture. En réalité, les pare-chocs limitant les dégâts faits à une voiture dans un impact en-dessous de 5mph étaient tout sauf discrets.
Dans un second temps, l’état de Californie mena un combat contre les émissions des moteurs puissants. Malgré l’opposition du gouvernement de Dixon à cette nouvelle idéologie, des lois mises en place en Californie ont forcé les marques américaines à modifier dramatiquement leurs moteurs. En réduisant la compression des moteurs, les constructeurs ont évité la construction de blocs totalement nouveaux. Cependant, les mêmes moteurs sont passé, dans certains cas, de plus de 300 chevaux à moins de 100 chevaux.
Le ralentissement de l’industrie automobile américaine
Ayant développé une réputation de voitures extrêmement puissantes au cours des années 1960, l’industrie automobile américaine perdit son avantage sur les modèles importés des marques européennes.
En effet, les voitures issues d’Allemagne, d’Italie et d’Angleterre ont commencé à remplacer les gros modèles des trois géants américains. Afin d’essayer de continuer à faire face aux européens et aux japonais, General Motors, Ford et Chrysler ont transformé leurs modèles en petites voitures compactes similaires aux Hayons qui étaient importées de l’étranger. Cependant, les modèles comme la Volkswagen Beetle et la Datsun 240Z ont surpassé les chiffres de vente de la Ford Pinto par exemple.
En 2008, ce remplacement des modèles américains par des alternatives importées fut nommé le « syndrome des Galapagos » par Peter Cooke, le professeur en gestion des entreprises à l’Université de Buckingham. Il expliqua cela en disant que les marques américaines se sont développées en isolement avec une abondance de carburant et un taux de taxation bas comparé à d’autres pays. Ainsi, elles n’ont pas évolué au même rythme que leurs rivales.
Lorsque les nouvelles lois portant sur la pollution et la sécurité sont arrivées, ils n’ont pas pu s’adapter assez rapidement pour continuer à dominer le marché. La perte du contrôle total commença vers la fin des années 1970, mais ses effets sont encore visibles aujourd’hui. Bien que les marques américaines soient toujours présentes en grands chiffres aux Etats-Unis, elles partagent le marché avec les marques européennes. De plus, les seules voitures américaines disponibles en dehors du continent sont des versions issues de sous-marques situées en Europe comme les Hayons Ford.
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