Aujourd’hui, la marque italienne Ferrari est célèbre grâce à son histoire à travers les dernières décennies. Elle est connue pour avoir créé les voitures les plus emblématiques de l’histoire et pour avoir dominé le sport automobile dans de nombreuses catégories. Cette suprématie dans le domaine de l’industrie automobile est initialement issue de la passion d’un homme pour la compétition automobile.
Les origines de Ferrari : La fin d’une carrière de pilote
Ayant voué toute sa vie au sport automobile, Enzo Ferrari devint pilote professionnel pour Alfa Romeo en 1924 à l’âge de 26 ans. Courant pour la première écurie italienne, le jeune pilote gagna de nombreuses courses dont 11 Grand Prix. Cependant, la mort de son coéquipier Antonio Ascari en 1925, au Grand Prix de France, l’a définitivement découragé de courir. Ce n’est que quelques années après l’accident que Ferrari décida d’abandonner sa carrière de pilote professionnel et qu’il se lança alors dans la direction de sa propre équipe de course.
L’entreprise Scuderia Ferrari fut fondée en 1929 en tant que constructeur de voitures de course Alfa Romeo. La collaboration entre les deux noms dura jusqu’en 1938 au moment où l’écurie Alfa Romeo décida qu’elle voulait plus de contrôle sur ses modèles de compétition. Scuderia devint alors Alfa Corse et fut rattachée à Alfa Romeo.
Suite à un désaccord entre Ferrari et Alfa, Enzo fut remplacé en tant que directeur de l’entreprise et il lança encore une nouvelle écurie. Durant les quatre ans qui ont suivi son départ d’Alfa Corse, il ne put pas utiliser son nom de famille en sport automobile et il nomma ainsi son nouveau projet: Auto Avio Costruzioni.
Avec cette nouvelle entreprise, Enzo Ferrari eut enfin la possibilité de construire ses propres voitures, et en 1940, c’est ce qu’il fit. Son premier modèle fut la Auto Avio Costruzoni Tipo 815. Cette voiture, qui a couru au Mille Miglia en 1940, fut construite sur un châssis de Fiat 508 C Balilla modifié pour accueillir un moteur plus gros. En effet, la voiture est propulsée par un huit cylindres de 1,5 litres construit à partir de deux moteurs Fiat. Ce bloc-moteur de 75 chevaux était relié à une transmission à quatre rapports de Fiat.
125 S : La première Ferrari
Après avoir mis son entreprise au repos pendant la guerre, Enzo Ferrari put enfin réutiliser son nom de famille pour ses projets automobiles. La première voiture à porter son nom fut la Ferrari 125 S, un petit spider qui gagna sa première course en 1947 lors du Grand Prix de Rome grâce à la puissance d’un moteur 1500cc de 12 cylindres.
La vente de voitures Ferrari de série
Avec l’inauguration de la Formule 1 en 1950, Ferrari devint une force incontournable en sport automobile. Cependant, afin de conserver sa position élevée dans ce domaine, Enzo décida de financer son écurie de course en vendant des modèles au public. La première voiture de route à être produite et vendue par la marque fut la 166 Inter de 1949. Ce coupé quatre places inaugura la version de Ferrari que nous connaissons aujourd’hui.
Alors que les premières Ferrari commercialisées étaient seulement accessibles aux personnes fortunées cherchant à courir sur circuit, l’installation du premier concessionnaire Ferrari aux Etats-Unis ouvrit les portes de la marque à une nouvelle clientèle. Ce nouveau lieu de commercialisation de véhicules fut mis en place par le pilote Luigi Chinetti à Manhattan et, de ce fait, le marché américain est devenu le marché le plus important de la marque.
Scuderia Ferrari fit une réapparition pendant les années 1950 avec l’objectif de marquer la différence entre les voitures courant pour Ferrari et celles courant pour des amateurs.
Les années 1960 : Une période de transition pour Ferrari
En 1956, Enzo Ferrari fut frappé par la tragique mort de son fils. Dino avait une maladie génétique, la dystrophie musculaire, qui l’emporta à l’âge de 24 ans. Suite à cette disparition, Enzo décida de concevoir une voiture totalement différente des autres Ferrari en l’honneur de son fils. Pendant la première décennie des modèles issus de l’usine Maranello, le format était resté identique avec un V12 placé à l’avant de la voiture, deux places et une carrosserie magnifique.
La voiture appelée la Ferrari Dino ne suivait pas le même principe. Les Dino 206 GT et 246 GT avaient toutes les deux de petits moteurs V6 – faisant référence aux moteurs de course qu’Alfredo Ferrari aida à développer – moteurs situés à l’arrière de l’habitacle. Même si les premières Dino ont été produites pour honorer le fils d’Enzo, elles avaient aussi pour but de rivaliser avec les ventes de la Porsche 911 et pour des prix plus abordables que les voitures plus puissantes.
Pendant ce renouveau de la gamme Ferrari, la direction du constructeur procéda aussi à une réorganisation. Certaines personnes à la tête de la marque ont quitté leurs postes lorsque Laura Ferrari, la femme d’Enzo, commença à faire de plus en plus partie de la gestion de l’entreprise. De fait, les ingénieurs en chef, Carlo Chiti et Giotto Bizzarini ont inauguré une nouvelle marque nommée Automobili Turismo e Sport (ATS) destinée à concurrencer Ferrari à la fois dans le sport automobile et dans la vente de voitures de série.
A la fin des années 1960, Enzo Ferrari fit face à un problème de financement de ses projets. Avec la vente de moins de 1000 modèles par an à la fin de la décennie, la marque ne générait pas assez de bénéfices pour continuer le développement de nouvelles voitures, et plus particulièrement pour Enzo lui-même car il n’y avait pas les fonds suffisants pour continuer à faire vivre Scuderia Ferrari. Ainsi, en 1969, il décida de chercher un investisseur qui se présenta sous la forme du groupe Fiat, celui-ci acheta 50% de la marque.
Les années 1960 : une décennie de modèles Ferrari également légendaires
Bien que Ferrari ait connu des moments difficiles au cours des années 1960, il n’en reste pas moins que ce sont les modèles de cette époque qui sont maintenant vus comme les grandes réussites de la marque. Dans le monde des voitures de collection, ce sont les Ferrari 250 qui atteignent toujours les prix les plus impressionnants. De plus, l’histoire de ces voitures caractérisées par leur moteur, un V12 Colombo de 3 litres, est inédite.
La série des 250 est divisée en deux catégories, les modèles de courses et les GT destinées à la route. Parmi ces deux catégories se trouvent de véritables modèles légendaires tels que la 250 LM, vainqueur des 24 Heures du Mans en 1965 et la 250 GTE, une voiture connue comme la première GT 2+2 portant l’emblème du cheval cabré.
Aucun de ces modèles ne fait concurrence à la Ferrari 250 GTO qui est souvent vue comme la voiture de sport la plus illustre de tous les temps. Comme son nom (Gran Tursimo Omologato) l’indique, sa mise en vente visait à la faire homologuer pour la catégorie Group 3. Seuls 36 exemplaires de cette sublime voiture ont été produits entre 1962 et 1964.
L’expansion de Ferrari à partir de 1970
En 1970, Fiat venait récemment d’investir dans l’entreprise Ferrari pour aider la marque à se développer et à séduire une plus large clientèle. La première voiture de série issue de la nouvelle direction fut la Ferrari 365 GT4 BB. Avec cette voiture, Ferrari débuta un nouvel épisode de son histoire marqué par le moteur 12 cylindres à plat connu sous le nom “Boxer”. Ce modèle inspirera une longue lignée de voitures durant la totalité des années 1970 comme la 512 BB et même la Testarossa.
Ferrari devient un constructeur d’hypercars
Pendant les années 1980, le monde se trouve une passion par les superlatifs. Dans le domaine automobile, les voitures devinrent de plus en plus excessives esthétiquement et les moteurs de plus en plus puissants. Cette mode fut suivie par Ferrari avec l’introduction d’un nouveau concept, l’hypercar. Il est impossible de qualifier exactement ce qu’est une hypercar mais il est souvent reconnu que la première de toutes fut la Ferrari 288 GTO.
Lancée en 1984, elle fut similaire à la 308 GTB mais produite dans le but d’homologuer sa version de compétition en Groupe B. Ainsi, quelques 400 chevaux sortaient de son V8 bi-turbo de 2,9 litres et elle pouvait atteindre le 0-100km/h en 5 secondes seulement. Une version encore plus extrême nommée la 288 GTO Evoluzione fut aussi créée. Elle était équipée d’un système d’ailerons conçus pour améliorer sa performance sur circuit.
Après la vente de 272 exemplaires en l’espace de quatre ans, Ferrari retira la 288 GTO de sa gamme afin de la remplacer par une nouvelle hypercar qui a impressionné l’industrie automobile dans sa totalité. La F40 fut mise en vente en 1987 avec, comme la 288 GTO, l’objectif de pouvoir homologuer une version pouvant courir en Group B. Avec cette voiture, Ferrari s’est concentré sur la légèreté du véhicule ce qui a engendré une sorte de monstre.
Sous plusieurs aspects, la F40 est identique à la 288. Les deux sont alimentées par des V8 bi-turbo et elles ont des géométries de suspension similaires. Cependant, avec une construction en aluminium et fibre de carbone très légère et 70 chevaux de plus que la GTO, la F40 fut un monstre pour la route.
La mort d’Enzo Ferrari et la prise de contrôle par Fiat
En 1988, l’homme derrière toute cette histoire, Enzo Ferrari, est mort à l’âge de 90 ans. Suite à son décès, son fils Piero est devenu le directeur de la marque qui perd un peu de son âme avec cette triste disparition. Cette même année, Fiat a acheté une part plus importante de l’entreprise devenant l’actionnaire majoritaire de la marque au cheval cabré.
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