Lorsque nous pensons à la DeLorean DMC-12, la première image qui nous vient à l’esprit est une voiture brillante à l’aspect futuriste couverte de gadgets bizarres et conduite par un savant fou. Parfois, on se la représente même avec des traces de roues enflammées derrière elle ou bien au-dessus du sol avec ses roues repliées.
L’histoire de la DeLorean DMC-12
Alors que la DeLorean DMC-12 est surtout connue pour ses apparitions en tant que machine à voyager dans le temps, elle fut aussi l’occasion d’un terrible échec pour le fondateur de la DeLorean Motor Company, John DeLorean. L’ingénieur américain avait, au cours des années 1960, travaillé sur une grande partie des modèles sportifs de GM les plus célèbres de l’époque. Il est responsable des créations de la Pontiac GTO, la Pontiac Firebird et la Chevrolet Vega.
Après avoir réussi en tant qu’assistant auprès de l’ingénieur en chef de chez Pontiac, DeLorean rêvait de créer sa propre marque automobile. C’est alors, qu’en Octobre 1975, il lança une nouvelle entreprise qu’il nomma la DeLorean Motor Company, ou DMC.
C’est surtout grâce à sa vie mondaine qu’il put fonder sa compagnie. En effet, en tant que membre de la direction de General Motors, il rencontra beaucoup de célébrités et d’hommes d’affaire. C’est auprès de ces connaissances, ainsi que du gouvernement anglais et de la Bank of America que DeLorean reçut plus de $200 millions afin de lancer son entreprise.
Suite à l’apport de $120 millions par le gouvernement britannique, DMC s’installa en Irlande du Nord dans le but de créer plus d’emplois dans cette région. En effet, une usine de 61 000 mètres carrés fut érigée à Belfast pour lancer la construction du premier modèle de la marque, la DeLorean DMC-12.
Selon les premiers objectifs de la marque, la production de la DMC-12 était prévue pour 1979. Cependant, la conception de la version finale et la résolution de petits défauts lors de la phase conceptuelle du modèle, ont reporté sa mise en production. En effet, le travail sur la première DMC-12 commença vraiment au début 1981, soit avec deux ans de retard. Les difficultés sur la voiture ne s’arrêtèrent pas là.
Avec la demande du gouvernement irlandais d’utiliser la main d’oeuvre ouvrière de Belfast sans emploi, celle de l’usine DeLorean était loin d’être expérimentée et efficace. En effet, ce fut leur premier métier pour une grande partie des travailleurs, ainsi, la production prit beaucoup plus de temps que prévu et sa qualité laissait beaucoup à désirer.
Les premiers modèles de la DeLorean ont donc terni la réputation de la voiture. Même une fois certains défauts corrigés, les chiffres de ventes n’ont pas augmenté, stagnant autour des 6 000 exemplaires par an malgré une garantie généreuse de 19 000km.
La réputation de la marque, au regard du public, souffrit encore plus lorsque John DeLorean fut accusé de trafic de drogues. En effet, il fut arrêté par le FBI en Octobre 1982 après avoir été intercepté par un agent infiltré au moment où il négociait le transport de plus de 100kg de cocaïne d’une valeur d’environ $24 millions. Lorsque son procès arriva devant le public, la réputation de sa marque prit un nouveau coup ce qui lui fut fatal. En effet, seulement quelques jours après l’incarcération de John, la DeLorean Motor Company fit faillite le 26 Octobre 1982.
La DeLorean DMC-12 ne sera donc restée en production qu’entre Janvier 1981 et Décembre 1982. Pendant cette période, environ 9000 exemplaires ont été fabriqués et vendus au prix de $25 000.
La déception de la DeLorean DMC-12
Au vu du style de la DeLorean DMC-12, il est facile de comprendre que c’est une voiture de sport construite spécialement pour les passionnés de la conduite. Cependant, lorsqu’elle fut mise entre les mains des journalistes de l’époque, le sentiment dominant fut la déception.
La carrosserie de la DeLorean suit le style sportif cunéiforme de l’époque et tous les modèles ont une finition en acier inoxydable brossé. L’aspect luxueux, exclusif et athlétique est complété par les portes gullwing identiques à celles de la Mercedes 300 SL. Tout ce design presque futuriste pour les années 1980 fut le résultat du travail de Giorgetto Giugiaro de chez Italdesign.
Malheureusement, les journalistes automobile déclarèrent que la voiture elle-même ne tenait pas les promesses annoncées par son esthétique extérieure. Sous cette belle carrosserie se trouve un moteur V6 de 2,85 litres développant 130 chevaux et placé juste derrière les occupants du véhicule. Le chiffre curieusement bas de la puissance sortant du moteur développé par Peugeot-Renault-Volvo (PRV) résulte de l’étouffement du bloc par les règles anti-pollution américaines.
En plus d’un moteur loin de pouvoir rivaliser avec la puissance de ses rivales, la DeLorean était très lourde. Les portes Gullwing étaient tenues en place par des barres de torsion et des supports utilisant de l’azote à haute pression. Cette solution technique ajoutait beaucoup de poids au véhicule et élevait son centre de gravité, créant un effet extrêmement négatif pour une voiture de sport.
La DeLorean DMC-12 dans la saga “Retour vers le futur”
Malgré ses problèmes, la DeLorean DMC-12 est devenue une légende de la culture populaire contemporaine grâce à son rôle important dans le film “Retour vers le futur”. Son apparence futuriste l’a rendue idéale, aux yeux des réalisateurs du premier film, pour occuper le rôle de la machine à voyager dans le temps.
Dans l’histoire du film, l’inventeur et scientifique fou, Doc Emmett Brown, achète une DeLorean en 1982 afin d’y ajouter de nombreuses modifications telles que ce convecteur temporel, comme le nomme le Doc, qui permet à la voiture de voyager dans le temps. Afin de pouvoir remonter le temps, deux conditions doivent être remplies. D’abord, la voiture doit rouler à 88mph, soit 141,6 km/h. Deuxièmement, le convecteur temporel doit être rechargé avec suffisamment d’énergie pour fonctionner, soit 2,21 gigawatts.
C’est cette deuxième condition qui engendrera des complications lors du premier et du troisième film. Dans ces deux épisodes de la trilogie, Marty McFly se retrouve dans le passé – le 5 Novembre 1955 dans le premier film et en 1885 dans le troisième film accompagné cette fois-ci par le docteur Brown. Lors du premier film, la seule source d’énergie accessible pour faire fonctionner le convecteur temporel est le plutonium, un élément qui n’a pas encore été découvert en 1955. La solution trouvée par le docteur Emmett Brown, vivant en 1955, pour pouvoir renvoyer Marty en 1985, est d’utiliser l’énergie d’un éclair.
Lors du second film, le duo part dans le futur pour la seule fois de la trilogie. Durant ce voyage, Emmett Brown modifie sa DeLorean avec des technologies de 2015 tel qu’un générateur de fusion. Il s’agit d’un appareil pouvant extraire une quantité importante d’énergie à partir de simples détritus. Nous voyons ce dispositif fonctionner, à la fin du premier film, quand le Doc met une simple peau de banane dans l’appareil, ce qui donne suffisamment d’énergie à la DeLorean pour repartir vers le futur.
Une autre modification effectuée en 2015 par le docteur Brown donne à la DMC-12 la possibilité de voler. Et c’est en repliant ses roues que la voiture peut commencer à décoller.
Depuis la sortie du premier film en 1985, la DeLorean DMC-12 est devenue une voiture culte adorée du public malgré les mauvaises critiques des journalistes. En effet, c’est aujourd’hui un modèle très recherché par les fans de cinéma et les collectionneurs de véhicules anciens. Certains exemplaires ont même été modifiés par les amateurs afin de ressembler aux versions vues dans les films.