Sachant que les véhicules de collection sont en effet anciens, il est facile de voir que cette industrie est à l’arrêt sans réelles nouveautés. Cependant, on peut constater que la plupart des nouveaux modèles issus de l’industrie automobile sont reliés, d’une certaine façon, aux véhicules de collections.
C’est cette inspiration que la voiture tire de l’histoire qui donne une raison d’être à ce que nous appelons la Gazette du Collectionneur, une revue de presse publiée tous les mois et rassemblant tout ce qui est en rapport avec le monde du véhicule ancien. Au cours du mois de juillet, nous avons vu la sortie d’une voiture de course cherchant à prolonger le succès de ses prédécesseurs, puis la naissance d’une nouvelle marque qui recrée l’âge d’or de l’automobile britannique. Nous avons appris qu’une célèbre marque française se différenciera bientôt, dans la forme, d’une vente massive et, comme tous les mois, nous constatons que le parc des anciennes électrifiées s’agrandit.
Peugeot continue la lignée de la 905 et de la 907 au Mans
Dans le monde de la compétition d’endurance et des 24 Heures du Mans, Peugeot est plus connue pour sa 907 HDi, un prototype diesel qui a battu l’imbattable Audi sur le tracé de la Sarthe. Cependant bien avant les années LMP1, la marque française courrait avec la 905 vers la fin de l’ère du Groupe C.
Tout comme la 907, la voiture du début des années 1990 fut couronnée de succès dès ses premières sorties avec une victoire lors de sa première saison en World Sportscar Championship lors de la manche de Suzuka. L’année d’après, la 905 triompha aussi au Mans.
En 2022, Peugeot espère prolonger son succès lorsqu’elle rejoindra Toyota et Glickenhaus dans la catégorie Hypercar de la FIA WEC. Le mois dernier, la marque a dévoilé le modèle avec lequel elle souhaite retrouver la gloire internationale. La Peugeot 9X8 possède un design très futuriste qui enrichi, en même temps, le développement technologique actuel sous la carrosserie de ce prototype. La voiture sera motorisée par un V6 bi-turbo de 2,6 litres qui produira environ 700 chevaux. Le tout sera accompagné d’un système électrique épaulant le train avant et donnant presque 270 chevaux de plus. Alors que la plupart des voitures de courses modernes accentuent leur adhérence via un aileron apparent, la 9X8 utilise l’air passant sous la voiture pour se coller au revêtement du circuit. Cette technique permet de supprimer l’aileron, évitant ainsi tout impact de trainée aérodynamique sur les longues lignes droites du Mans.
A partir de 2023, Peugeot sera rejoint par une pléthore de marques telles que Ferrari, Porsche et Audi. Donc, le fait d’avoir un an de pratique et d’entraînement dans le championnat, avant l’arrivée de marques ayant plus d’expérience ne peut qu’être positif.
Radford prépare sa nouvelle voiture avec l’achat des marques de livrées emblématiques
Le mois dernier, nous avons parlé d’une nouvelle marque fondée par le champion du monde de Formule 1 de 2010, Jenson Button. Baptisée Radford Engineering, elle a pour but de redonner naissance à quelques-unes des plus belles automobiles britanniques de prestige. Cette année, son premier modèle, Project 62, sera mis en vente.
Afin de mettre en avant l’esthétique de la voiture, qui ressemble à la Lotus Europa de compétition des années 1960, Radford a récemment acheté les droits d’utilisation de différentes fameuses livrées d’époques.
Premièrement, la marque anglo-américaine a annoncé que l’habillage “Johnny Player Special” serait utilisé sur des éditions limitées de sa Project 62. Bien que cette association de couleurs noire et or soit une livrée emblématique des Lotus des années 1970 en Formule 1, comme les fameuses Type 72 et 98, c’est une couleur qui est seyante sur tout les designs, même ceux inspirés des années 1960.
La deuxième combinaison de couleurs qui pourrait se retrouver sur la Project 62 est le rouge, blanc et or de Gold Leaf. C’était les couleurs portées par Team Lotus durant les années 1960, sous le règne de Colin Chapman, avec notamment Graham Hill au volant. Les couleurs de base de cette livrée ont déjà été aperçues sur la Project 62, mais ce sont les logos de l’ancienne marque de tabac que Radford veut utiliser en achetant les marques déposées.
RM Sotheby’s chargé de vendre une partie de la collection Guikas
Dans le monde de la collection de voitures, Jean Guikas est un dieu. Avec son écurie GTC, il a eu – à un moment ou un autre – plus de 600 Ferraris dans son garage. Cependant, il semblerait que l’ère de son énorme collection prend fin, du moins elle se réduit petit à petit en taille. En effet à la mi-juin, il annonça qu’une soixantaine de ses véhicules serait vendue le 19 novembre par RM Sotheby’s.
L’enchère aura lieu sur le circuit Paul Ricard, non loin du domicile du grand collectionneur et pilote de course amateur et la liste des véhicules en vente fait rêver. Tout simplement pour un amateur de Ferrari comme Jean Guikas lui-même, il y a une longue liste de beaux modèles. Une 250 GT California, une 356 GTB Daytona, une Dino 246 ou une Testarossa ne vous tentent-elles pas ? Peut-être alors qu’une 512 BB LM qui a couru sur circuit est faite pour vous. Si les Ferraris ne sont pas à votre goût, il y a toujours assez de voitures de course pour remplir une grille de départ de n’importe quelle époque. A côté des monstres de circuit et des grands “tourer”, il y a une petite Innocenti Mini T de 1969 ou même un bateau CUV Lamborghini qui pourrait ressortir du lot.
Bizarrement, aucune voiture de l’enchère n’a de prix de réserve. Ainsi, si une personne présente le jour des enchères convoite la Prost AP02 de 1999, elle pourra se retrouver avec une voiture de Formule 1 à un prix extrêmement raisonnable.
Une enquête de la FIVA et la FFVE montre l’importance du marché des véhicules anciens
Tous les ans, la FFVE collabore avec la FIVA (Fédération International des Véhicules Anciens) afin de faire le point sur la situation économique de l’industrie des véhicules anciens à la fois en France et à travers le monde. C’est en juillet que les chiffres et statistiques résultant de l’enquête 2021 sont sortis et les résultats sont très intéressants.
L’enquête cherche à déterminer l’importance des véhicules d’époque, et des activités associées, dans l’économie de la France. On estime qu’au total, l’industrie des voitures anciennes représente un chiffre d’affaires d’environ 4 milliards. Ce chiffre est calculé en combinant les revenus non seulement de ventes de véhicules et de pièces détachées mais aussi les déplacements organisés auxquels participent une grande partie de propriétaires.
En effet, l’enquête a trouvé que sur les 400 000 collectionneurs présents à travers la France, 65% d’entre eux assistent à des manifestations de véhicules d’époque. Parmi ceux-là, on estime qu’un propriétaire fréquente plus de 5 événements par an. En plus des manifestations, la majorité des propriétaires, d’après l’enquête, investissent dans des entrées aux musées présents dans ce pays ainsi que dans les clubs. En cumulant tous ces frais, un propriétaire dépense environ 3900€ pour sa passion des véhicules anciens.
L’enquête se poursuit, sur une trentaine de pages, en dressant le profil d’un collectionneur. Par exemple, le propriétaire typique, selon l’enquête, est une personne de 58 ans ayant des revenus d’à peu près 50 000€ par an qui assiste souvent à des événements et qui utilise de préférence Facebook comme réseau social. Elle utilise son véhicule de collection environ 14 fois par an pour parcourir seulement un millier de kilomètre.
Bien que ce type d’enquête puisse paraître inutile, elle sert surtout à la FFVE pour donner des arguments lorsqu’elle cherche à faire changer une loi auprès des instances gouvernementales. En effet, le travail du groupe améliore en permanence la qualité de vie des propriétaires de véhicules de collection.
D’avantage d’anciennes passent à l’électrique
Il semble que tous les mois de nouvelles entreprises adaptent une voiture ancienne à la technologie moderne. Electrogenic est maintenant à la tête de ce mouvement qui existe surtout en Angleterre et aux Etats-Unis et qui a dévoilé, le mois dernier, un nouveau modèle de sa gamme : une Citroën DS électrique.
Maintenant que la marque a réalisé ce travail de conversion pendant quelques années sur une grande variété de modèles, la DS EV Electronic, ainsi nommée, fut très facile à construire. Un duo de moteur et de batterie électriques, produisant l’équivalent de 200 chevaux, vient remplacer le 4 cylindres d’origine. Le moteur électrique alimente le train avant grâce à la transmission d’origine donnant ainsi la sensation d’une conduite authentique. La pompe hydraulique permettant de faire monter et baisser la suspension est remplacée par une pompe plus performante. Ainsi, la DS ne perd pas ses célèbres caractéristiques.
Une autre entreprise, Everrati, est connue pour ses voitures anciennes reconverties en véhicules électriques. Ce mois-ci elle a annoncé qu’une Ford GT40 serait en vente avec la même technologie que celle que l’on trouve sur ses autres créations comme la Pagoda ou encore la Porsche 911.
Contrairement à la DS d’ Electrogenic, cette Ford GT40 n’est pas un exemplaire d’origine. En effet, la GT40 est trop rare pour en trouver une à bricoler. Au contraire, cette création est issue d’une collaboration avec Super-performance, une marque connue dans le monde des modèles suivis. Elle crée de nombreuses pièces détachées pour les véhicules de compétition américains de l’époque. Une fois le châssis de Super-performance construit, Everrati y installe un système de propulsion électrique. Malheureusement, nous ne connaissons pas encore les chiffres des performances engendrées par les moteurs de la GT40 mais Everrati explique que ses ingénieurs ont travaillé à rendre la conduite du véhicule très similaire à celle d’une GT40 d’époque. Ainsi, les batteries et moteurs sont placés de façon à simuler la balance de poids d’un modèle d’origine.
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