Le début d’une nouvelle aventure pour Maserati
La Maserati 3500 GT est une voiture de grand tourisme construite entre 1957 et 1964. Disponible en version coupé et Spider, son esthétique a ravi les amateurs du monde automobile dès sa sortie. En effet, sa carrosserie est d’une élégance presque incomparable à l’époque et la voiture est, donc très recherchée aujourd’hui.
Les débuts de la Maserati 3500 GT
Avec le développement et la mise en vente de la Maserati 3500 GT, la marque changea totalement sa philosophie.
Durant la première moitié des années 1950, Maserati était une remarquable concurrente dans le domaine du sport automobile. L’écurie courait avec succès aux 500 Miles d’Indianapolis, dans le championnat mondial d’endurance, en Formule 1 et dans tous les rallyes italiens sans exception. Cependant, à partir de la plateforme de ses voitures de course, la marque commença à se lancer dans le développement d’une voiture grand tourisme.
La A6 avait initialement été créée pour prolonger le succès de son prédécesseur d’avant-guerre, la 6CM. Mais rapidement, ce format de châssis devint le support de véhicules ressemblant plus à des modèles de route. La A6G/54 est l’exemple parfait de la transformation de la plateforme de compétition en une voiture d’élégance. Ces voitures éloignées de la tradition de la marque au trident sont devenues populaires parmi le publique encourageant la mise en production d’un modèle de grand tourisme.
La conception de la Maserati 3500 GT
En 1956, une fois le projet de la Maserati 3500 GT mis en place, un vent de panique s’empara de la marque. A cause de la fiscalité sur la production en Italie, à l’époque, il était très difficile de trouver des entreprises pouvant fournir des pièces détachées compatibles avec la conception d’une nouvelle voiture. Ailleurs, les marques étrangères pouvaient se contenter d’acheter des éléments séparés tels que les systèmes de freinage ou les transmissions auprès de producteurs spécialisés.
Etant une petite marque, Maserati décida d’adopter ce mode de production en se rapprochant de spécialistes britanniques. Giulio Alfireri, l’ingénieur principal de la marque à l’époque, passa des accords avec Girling, un constructeur de freins, et Alford & Alder pour la suspension ainsi que Salisbury qui a fourni tout le train arrière de la futur 3500 GT.
L’esthétique sublime de la voiture est cependant d’origine italienne. Plus précisément de Carrozzeria Touring, un carrossier milanais qui fut une des premières entreprises à fournir un châssis dit Superleggera. Autrement dit, cette façon de construire une voiture permit de réduire le poids au maximum sans perdre en rigidité grâce à une construction tubulaire.
La Maserati 3500 GT en production
La Maserati 3500 GT fit sa sortie en Mars 1957 lors du Salon de l’automobile de Genève, un événement qui révèle souvent les modèles les plus importants de l’année.
Elle fut d’abord vendue seulement comme un coupé et la version roadster devint disponible en 1959. Bien que que la version décapotable portait le même nom que le modèle de 1957, leurs fabrications étaient totalement différentes. Alors que la coupé était construite sur un châssis tubulaire léger, la Spider abandonna la philosophie de Carrozzeria Touring pour un châssis plus économique fait d’acier et d’éléments en aluminium. L’empattement de la Spider mesure également 10 cm de moins que la coupé, ainsi ce n’est vraiment que le moteur qui est commun aux deux versions.
Entouré d’éléments issus de diverses entreprises, le cœur même de la 3500 GT est entièrement Maserati. Les 217 chevaux connectés aux roues arrières proviennent d’un moteur de six cylindres en ligne de 3,5 litres. Ce bloc est en réalité une évolution plus sage du moteur que l’on trouve dans la Maserati 350S, une voiture de course dédiée à l’endurance. Dans sa première forme, le six cylindres existait avec un système de trois carburateurs mais en 1960 une version de la 3500 GT fut présentée avec un système d’injection de carburant plus efficace.
Avec cette nouvelle façon d’alimenter le moteur, la première Maserati de grand tourisme fut baptisée “Maserati 3500 GTi”. En effet, longtemps avant l’utilisation de ce sigle sur les hayons performants français et allemands, il fut associé au Trident de Maserati. Les GTi développaient 232 chevaux, soit 15 de plus que le modèle pré-injection.
Le moteur appelé « Tipo 101 » est connecté à une boîte manuelle construite par ZF, un spécialiste allemand de transmissions. Lors de sa mise en vente, la 3500 GT était dotée d’ une boîte à quatre rapports, mais celle-ci fut rapidement remplacée par un modèle à cinq rapports. Une autre modification faite au cours de la production de la GT fut le remplacement des freins à tambours par des freins à disques en 1960 pour le train avant et puis sur les quatre roues en 1962.
Au prix d’environ $12 000 selon les options, plus de 2225 Maserati 3500 GT furent vendues. En 1961, la meilleure année de vente sur les huit ans de production du modèle, 500 exemplaires ont été produits et vendus.
Parmi tous les exemplaires de la 3500 GT, il en existe environ une vingtaine avec des carrosseries uniques. Comme c’était la mode à l’époque, plusieurs carrossiers ont tenté de faire mieux que Carrozzeria Touring en réalisant leur propre version du modèle. Un modèle de Pietro Frua, par exemple, porte davantage de chromes ce qui donne un aspect plus alambiqué à la silhouette lisse de la 3500 GT. De même, Carrozzeria Allemano a créé une version plus angulaire de la 3500 GT, dotée de phares ressemblant à ceux des voitures Peugeot de l’époque.
Les modèles issues de la Maserati 3500 GT
Il est indéniable que la Maserati 3500 GT a ouvert une nouvelle voie pour la marque dans la production de ses véhicules. A la suite de ce modèle, ses voitures ont continué à suivre cet exemple.
La 5000 GT est la première voiture construite après la 3500 GT par Maserati, bien qu’en petite quantité. Elle utilisait le même châssis que la 3500 GT mais avec un plus gros moteur, un V8 de 4,9 litres développant 325 chevaux. La brutalité de sa puissance est contrebalancée par une sublime carrosserie toujours élaborée par Carrozzeria Touring en 1959.
Le vrai remplacement de la 3500 GT fut cependant la Maserati Sebring, sortie en 1962, initialement comme une version plus sportive de son prédécesseur. Elle fut ainsi nommée la 3500 GTiS. Au cours de sa vie, son moteur gagna en puissance jusqu’à atteindre une capacité de 4 litres et une puissance de 260 chevaux.