Plymouth fut fondé en 1928 à partir du groupe Chrysler, pour être une marque à prix accessible du catalogue. Elle est connue pour des modèles mythiques tels que la De Luxe et la Barracuda et a développé des styles incroyables comme celui de la Superbird. L’entreprise s’arrêta en 2001 après à 73 ans de production de voitures.
La naissance de Plymouth
La marque Plymouth est née de la nécessité pour Chrysler de construire une voiture bas de gamme faisant concurrence à Ford et Chevrolet. Afin de ne pas impacter la réputation du nom Chrysler, la nouvelle marque fut créée et débuta par l’introduction de la Model Q Coupé.
Cette première voiture portant le logo du Mayflower, le bateau ayant participé à l’exploration du nouveau monde, utilisa comme base un plateau issu de Maxwell Motor. Cet ancien créateur automobile absorbé par Chrysler en 1925 a donné les plans de ses voitures d’abord à la Chrysler 52 et puis à la Plymouth Model Q. Vue de l’extérieur, la Plymouth ressemblait parfaitement à sa cousine plus couteuse, à part la présence d’un logo différent. Ce n’est qu’en regardant sous le capot que l’on découvre la réelle différence entre les deux modèles. Alors que Chrysler était fière de ses moteurs V6, Plymouth se contentait d’un quatre cylindres plus modeste. Avec une capacité de 2,8 litres, le moteur de la Model Q développait 45 chevaux.
La Model Q était, comme la Ford Model T de l’époque, disponible sous différentes versions. Il était possible de commander une Model Q Roadster, berline, coupé, DeLuxe Coupé ou même Touring. Cette diversité permit à Chrysler de vendre ce nouveau produit à un prix attractif et de produire plus de 66 000 exemplaires lors de sa première année de vente.
La grande Dépression : Plymouth sauva le groupe Chrysler
Au début des années 1930, les Etats-Unis furent confrontés à la grande Dépression, une énorme crise économique qui eut un effet catastrophique sur l’industrie automobile du pays. Chrysler fut une des grandes marques à être affectée par cette période parmi celles qui proposaient des gammes destinées aux classes aisées de la société. Avec moins de ressources, les clients étaient plus réticents à dépenser de l’argent pour se procurer une voiture au prix des Chrysler.
Cependant, la gamme Plymouth, qui visait une clientèle moins exclusive, se présentait comme l’alternative parfaite aux voitures principales du groupe. En effet, cette période de l’histoire vit les trois sous-marques du groupe Chrysler, soit Chrysler, Dodge et Plymouth, vendre des modèles plus abordables. Après les années de crise aux Etats-Unis, Chrysler et Dodge continuèrent de vendre les modèles que développait Plymouth.
En 1933, la décision fut prise de rejoindre Ford et Chevrolet en créant des modèles avec des moteurs six cylindres tout en réduisant au maximum le prix du véhicule. Le résultat fut une variante de la Plymouth PC avec le V6- 3,1 litres, conçu par Chrysler, qui emprunta le nom de « Plymouth Six ».
A la fin des années 1930, la popularité de Plymouth s’était propagée en dehors des frontières des Etats-Unis. Ses modèles se vendaient dans certains pays européens comme le Danemark et le Royaume-Uni ainsi qu’en Australie. La stratégie de vente internationale de Plymouth lui a permis de produire 417 528 voitures en 1939 devenant ainsi une des marques vendant le plus de modèles dans son pays d’origine aux côtés de Ford et Chevrolet. Ces trois fabricants de voitures sont souvent connus comme « les trois à petits prix » ou “low-priced three” en Amérique.
Plymouth durant la Seconde Guerre mondiale
En 1939, la guerre ayant éclaté en Europe, il s’écoula quelques années avant que Plymouth ne ressente ses effets aux Etats-Unis. Ce n’est qu’en 1942 que la marque mis un arrêt temporaire à la production de ses modèles pour faire place à la production de munitions dans son usine de l’Indiana.
Durant les années 1940, Plymouth disposait également d’une usine à Detroit. Celle-ci fut consacrée à un projet plus important que dans l’usine de l’Indiana. En effet, Plymouth céda la place au gouvernement durant les dernières années du conflit pour que celui-ci utilise l’usine pour son projet “Manhattan”. Il se trouve, en effet qu’une partie des recherches qui ont donné la première bombe atomique se sont faites dans ce bâtiment appartenant à Plymouth.
Des concepts Plymouth inspirés des avions de guerre
A la fin de la deuxième guerre mondiale, l’objectif principal de Chrysler, et donc de Plymouth, était l’innovation. Les ingénieurs ayant travaillé pendant le conflit au développement de nouveaux moyens de gagner la guerre ont repris leur travail précédent mais avec un nouvel esprit de découverte.
Ainsi, les années 1950 ont vu la création de concepts intéressants comme, notamment, les voitures à turbine de Chrysler. Il s’agissait de voitures utilisant des moteurs à turbine similaires au moteurs développés dans les avions conçus à la fin de la guerre. Au lieu d’activer des pistons avec la combustion du mélange essence et air, les moteurs à turbine généraient leur puissance en envoyant un mélange d’air et d’essence sous haute pression dans un compartiment comportant une turbine.
Afin de tester la faisabilité de ces moteurs sur les voitures, Chrysler construisit des prototypes utilisant des châssis Plymouth. Le premier concept de ce type fut une Plymouth Belvedere en 1954 qui aida beaucoup l’équipe du projet dans ses essais. Une série de concepts Chrysler utilisant des châssis Plymouth débuta alors avec la présentation en 1956 d’une nouvelle Plymouth équipée d’un moteur à turbine. La marque américaine annonçait que ce nouveau moteur était aussi plus léger d’environ 90 kg que le bloc habituellement trouvé sous le capot.
Bien que ces moteurs avaient l’avantage d’être plus fiables, plus économiques et qu’ils pouvaient utiliser des combustibles variés, dont l’alcool acheté en magasin, ils ne se sont jamais répandus dans l’industrie automobile. Cela principalement à cause des coûts de fabrication énormes de ces moteurs à turbine qui les rendaient inadaptés à la production de masse.
Un nouveau style de Plymouth pour les années 1950
Jusque dans les années 1950, Plymouth a utilisé plus ou moins le même design après la grande Dépression. Mais, le fameux designer de voitures américain, Virgil Exner, introduisit un nouveau thème dans le style de la marque. Il le nomma « Forward Look » ou prévoyant. Ce style avant-gardiste dominé par de longs ailerons dorsaux et des profils lisses fit sa première apparition en 1957 sur la “Belvedere” et la “Fury”.
Années 1970 : L’âge d’or de Plymouth ?
Au cours des années 1960, les directeurs de Plymouth ont observé du changement sur le marché américain. De plus en plus de marques ont commencé à créer des voitures puissantes que nous appelons aujourd’hui des « muscle car ». La décision fut rapidement prise, chez Plymouth, de lancer un modèle similaire à la Mustang et la Camaro. Ce sera la Barracuda sortie en 1964.
Ce premier spécimen sportif issu de Plymouth débuta une série de modèles effaçant la réputation bas de gamme de la marque pour une vision plus sportive. En effet, c’est à cette époque que le terme GTX apparu sur la “Belvedere”, un modèle rejoignant la nouvelle “Cuda” sur la branche sportive de la marque.
Afin d’affirmer sa nouvelle position sur le marché, Plymouth entra dans le championnat NASCAR de 1971 avec une des voitures les plus mythiques de la marque. Avec le célèbre pilote Richard Petty au volant et son fameux numéro 43 peint sur les portes, la Plymouth Superbird est devenue une voiture emblématique de la marque. En effet, sa forme d’aéro-car, selon l’appellation de la NASCAR de l’époque, avec une pointe à l’avant et un énorme aileron arrière a permit de réduire considérablement la traînée aérodynamique de la carrosserie.
Pour pouvoir homologuer le modèle en NASCAR, 1935 exemplaires de série ont été produits à l’usine de Lynch Road à Detroit. Utilisant les bases de la Road Runner, la Superbird avait un Klaxon imitant le bruit du personnage de la bande dessinée du même nom.
Sous le long capot lisse se trouve un V8 massif de 7 litres développant 425 chevaux. Avec ces chiffres impressionnants, la Superbird pouvait atteindre les 100km/h en seulement 5,5 secondes et pouvait monter jusqu’à 240km/h.
Une mort soudaine des Plymouth sportives
Malheureusement, cette période de l’histoire de Plymouth est arrivée à son terme lorsque les règles américaines sur la pollution et la sécurité des voitures ont littéralement étouffé la marque.
A partir de la fin des années 1970, la marque vendait de moins en moins de modèles jusqu’à ce que sa gamme fût totalement remplacée. Au cours des vingt années suivantes, le rôle de Plymouth a consisté à revendre des modèles Dodge portant le logo du Mayflower et de nouveaux noms. Le premier modèle suivant ce principe fut la “Plymouth Reliant” de 1981, une voiture utilisant le châssis de la “Dodge Aries”.
Alors que la vente de modèles moins couteux réussit à Plymouth durant ses premières années, c’est ce choix qui finalement tua la marque. En effet, le nom Plymouth disparut en 2001 suite à plusieurs années de pertes financières.
Plymouth au cinéma
Construite entre 1955 et 1978, la Plymouth Fury fut peut-être négligée à côté des autres modèles de la marque plus remarquables. Cependant, un exemplaire de la Fury ne sera jamais oublié, celui de “Christine”. Cette voiture est le personnage principal du thriller portant son nom. Ce film de 1983 est une adaptation du livre de Stephen King racontant l’histoire d’une voiture, mue par la haine, qui tue du personnel de l’usine dans laquelle elle est construite ainsi que tous ceux qui tentent de la séparer de son propriétaire.
Après avoir acheté “Christine”, un lycéen timide et solitaire, Arnie Cunningham, voit petit à petit sa personnalité se modifier. Sous le contrôle surnaturel de sa voiture, il devient plus sûr de lui au point de sortir avec la fille la plus belle de l’école. Cependant, Christine devient jalouse de la nouvelle copine de son propriétaire et, après avoir tué un groupe de jeunes qui l’avait attaqué, elle part à la poursuite de la fille.
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