Aujourd’hui, nous vivons dans une période de révolution économique et industrielle. Nous prenons de plus en plus conscience de la situation environnementale dégradée dans laquelle nous vivons. Bien que certains changement dans nos comportements soient plutôt positifs, il y a des lobbies qui utilisent l’argument du réchauffement climatique pour faire progresser leurs intérêts personnels. Parmi ceux-là certains cherchent à faire interdire la circulation de véhicules anciens. Cependant, la plupart des arguments utilisés contre les véhicules de collection sont facilement contestables.
Pourquoi certaines personnes cherchent à interdire les véhicules anciens ?
Il y a environ six mois, en début d’année, une convention citoyenne a été constituée dans le but de demander l’avis de la population française sur les meilleures façons de diminuer les gaz à effet de serre. Parmi les solutions proposées, un contributeur de ce site a scandalisé les amateurs de véhicules de collection sur les réseaux sociaux et les forums. Avec ce titre « Interdire les véhicules de collection », la colère des collectionneurs, qui s’en est suivie, est bien compréhensible.
La principale raison invoquée pour mettre fin à la circulation des véhicules de collection est de dire que ce sont des « armes contre la planète ». Par cette expression, le contributeur explique que ces modèles anciens polluent beaucoup plus que les voitures modernes qui profitent d’une meilleure efficacité du moteur ou même, pour certains, de la propulsion électrique.
En effet, il est vrai que les véhicules de collection ont tendance à émettre plus de substances toxiques et participent davantage au réchauffement climatique. Mais, en même temps, il faut préciser que les vieilles voitures, et surtout celles de collection, ne sont pas du tout utilisées à la même fréquence que les voitures modernes qui font régulièrement des déplacements parfois inutiles. Ce sont des véhicules conduits dans le cadre du loisir seulement quelques jours par mois. Une étude lancée par la FFVE (fédération française des véhicules anciens) en 2014 a même montré que 60% des véhicules de collection parcourent moins de 1000 km par an. Ainsi, si nous comparons les valeurs moyennes mesurées, on pourrait dire que les véhicules de collection produisent une quantité de pollution très faible comparé au reste de l’industrie automobile. En appliquant cette logique, décider l’interdiction des véhicules de collection ce serait comme se rincer les mains sans savon – ceci est une intervention visant à se donner bonne conscience mais sans utilité réelle.
Les solutions proposées par ces “anti-automobiles”
Au cours des dernières années, plusieurs mesures pour limiter l’utilisation des véhicules de collection, ou pour limiter leur effet sur le climat ont été mises en place. Certaines propositions ont été bien reçues, d’autres le sont beaucoup moins. Dans le cas de la demande d’interdiction en question, elles tombe dans la deuxième catégorie.
Dans un premier temps, Jassifun propose de souder les parties mobiles des voitures. Selon lui, ces vieilles voitures doivent être traitées comme des armes de collection et être rendues passives. Si la loi obligeait à suivre cette règle, les voitures de légende comme la Ferrari 250 GTO et les premières Ford Mustang ne seraient que de simples carrosseries fixes et deviendraient des œuvres d’art au même titre que des tableaux. Bien que, comme mentionné plus haut, la majorité des véhicules de collection ne soit pas utilisés très souvent, l’idée de bloquer une voiture sur place est inimaginable.
L’alternative à la soudure des parties mobiles d’un véhicule de collection serait de remplacer le moteur par un « système non-polluant ». En outre, cela consisterait à installer des batteries et des moteurs électriques à l’intérieur des carrosseries de ces modèles de collection. Il y a deux façons d’envisager cette solution selon comment on considère la progression de la technologie de la voiture électrique.
D’un côté, on peut dire qu’en enlevant le moteur d’une voiture, on enlève l’âme du modèle. Par exemple, une Porsche 901 ou la première génération de la 911 ne serait pas du tout la même voiture sans son six cylindres à plat refroidi à air. Le son généré par ces moteurs est tellement essentiel qu’il pourrait même être presque considéré comme une drogue par les passionnés de ces voitures.
Mais d’un autre point de vue, le remplacement d’un moteur non fiable et inefficace par un système moderne et presque incassable pourrait même être vu comme un avantage. Avec un système de propulsion électrique, il ne faut pas se soucier d’un moteur surchauffé, d’une surconsommation d’essence, ou des petits problèmes que peuvent engendrer ces vieux moteurs. Le marché dédié aux véhicules anciens comportant des éléments mécaniques modernes s’agrandit de plus en plus et la technologie électrique y joue un grand rôle.
A mon avis, la transformation de voitures anciennes en utilisant la technologie moderne doit se faire seulement lorsque l’élément remplacé n’est pas important pour l’histoire du modèle. Par exemple, une Renault 8 pourrait facilement devenir une voiture électrique avec la carrosserie ancienne mais sur une Bentley Blower, un modèle justement caractérisé par son moteur, c’est une question plus délicate.
En plus des propositions militantes visant à totalement supprimer les véhicules de collection, il y eut au cours des années, plusieurs idées plus réalistes sur les limitations autour de ces voitures. Dans certaines villes à travers le monde, les véhicules datant de plus d’une certaine date sont interdits à la circulation selon certaines plages horaires. Pour la plupart des passionnés, ces brèves interdictions sont les bienvenues car il s’agit de véhicules qui ne roulent que très rarement en ville. Ce sont des voitures dont il faut tirer parti sur les petites routes de campagne et non dans les bouchons des centres-villes.
La conclusion absurde de cette contribution citoyenne
A la fin du petit paragraphe proposant une des solutions au réchauffement climatique, le contributeur argumente que « L’élimination des automobiles de collection diminuera en outre la fascination pour l’automobile ». Evidemment, ces “extrémistes écologistes” ne se contenteront pas de la simple interdiction des véhicules de collection. Ils chercheront, avant tout, à mettre fin à cette belle passion pour l’automobile qui rassemble des millions de personnes.
Cette nouvelle attaque contre la passion automobile arrive deux ans après la réduction de la vitesse maximale autorisée sur les routes à double-sens, sans séparateur central de 90km/h à 80km/h. Même si cette récente règle est maintenant devenue la norme et ne fut pas une attaque directe envers la communauté automobile, il est clair que ce secteur qui nous donne tant de plaisir est un des premiers visé par les nouveaux progrès environnementaux. Heureusement, la proposition faite par Jassifun n’a pas été validée par les membres du gouvernement malgré son apparition il y a plus de six mois au sein de la convention citoyenne.
Il semble, pour le moment au moins, que cette contribution citoyenne sera vite oubliée dans la pile marquée poubelle et que nous pourrons continuer à profiter de notre passion pour les voitures anciennes. Cependant, le nombre de personnes, se ralliant à ce combat contre les voitures, augmente. Ainsi, il est important de continuer à montrer pourquoi les véhicules de collection ne devraient pas être les prochaines victimes de la guerre contre le réchauffement climatique.
Signer la Pétition contre l’interdiction de circuler en ville des véhicules dit anciens
L’engagement de la FFVE
Dans le contexte réglementaire de l’application du décret publié le 17 septembre 2020, 7 nouvelles zones à faibles émissions (ZFE) devront obligatoirement être mises en place en 2021, en plus des quatre déjà existantes. À cela s’ajoutent 12 territoires engagés dans une réflexion autour de la mise en place d’une ZFE.
Depuis plus d’un an, la FFVE s’est engagée à rencontrer l’ensemble des pouvoirs publics concernés afin d’échanger, de travailler et d’élaborer main dans la main un scénario alternatif à celui de la restriction de circuler. Lire l’article complet sur le site de la FFVE