Au sein de la communauté automobile, il est souvent dit que la période post-guerre des années 1950 aux années 1960 était l’âge d’or de l’industrie automobile américaine. Le succès de l’industrie automobile à cette époque signifia l’enchaînement de sorties de nouveaux modèles à une vitesse jamais vue. Ainsi, il est facile de se perdre dans l’océan de véhicules des années 1950. Voici quelques-unes des voitures les plus mythiques.
Ford Country Squire
Au tout début des années 1950, le gouvernement américain prit le contrôle de la distribution du fer afin de concentrer l’économie sur l’exportation. Ainsi, l’industrie automobile a dû trouver une solution à la production de voitures en utilisant moins de fer et d’acier. Le résultat fut un style de carrosserie nommé les Woodies. Ce furent des véhicules généralement en forme de break avec des panneaux latéraux finis en bois.
Bien que l’utilisation de ce style fût surtout en vogue durant les années 1940, Ford continua d’employer cette méthode durant toute la décennie suivante avec la Country Squire. Ce nom, utilisé la première fois sur une variante de la Ford Custom en 1949, est devenu un modèle autonome en 1950. Étant une voiture pratique et peu couteuse, il est fort probable qu’une personne née durant les années 1950 ait passé beaucoup de temps à regarder à travers les vitres d’une de ces charmantes voitures.
La Ford Country Squire était orientée vers la vente aux familles, mais elle put tout de même être vendue avec plus de 100 chevaux issus d’un large V8 de 3,9 litres. Pendant toute la décennie des années 1950, elle continua à recevoir des mises à jour et resta en vente jusqu’en 1990, toujours décorée de plaques en bois.
Plymouth Fury
Pendant les années 1950, la Woody était devenue un style dépassé et fut rapidement remplacée par une nouvelle mode esthétique automobile. Le design prédominant de la décennie consistait en une longue carrosserie complétée par de grosses ailes à l’arrière et une calandre en chrome massive à l’avant.
Un exemple parfait de ce style est la Plymouth Fury, un modèle mis en vente pour la première fois en 1955. Cependant, tout comme la Country Squire, elle ne devint un modèle distinct qu’à partir de 1959. Avant cette date, c’était une partie de la gamme Belvedere.
Quand elle fut lancée pour la première fois dans sa nouvelle position, à la tête de la gamme Plymouth, elle était disponible sous plusieurs formes dont une décapotable et des coupés de différentes longueurs. Bien évidemment, elle était motorisée par une sélection de V8 allant du 4,9 litres au 5,9 litres.
Chevrolet Bel Air
Le design de la Plymouth Fury était favori dans la culture automobile américaine des années 1950. La Chevrolet Bel Air a, quant à elle, initié le développement d’une esthétique plus fluide et simpliste.
Elle fut dévoilée en 1949 avec une forme typique de l’époque, des lignes menant vers un point fixe à l’arrière de la carrosserie et des hanches très marquées autour des roues arrière. Au cours de sa vie, elle développa un style plus iconique des fifties. En effet, sa calandre prend une place plus importante sur la voiture, la forme incurvée du capot se retourne avec les phares créant un relief et des ailes arrière pointues ont remplacé les formes de gouttes d’eau entourant les roues.
En contraste à la majorité des modèles américains, la Chevrolet Bel Air commença sa vie avec un six cylindré sous son capot. Avant de voir le nom associé à un moteur V8, il faudra attendre la seconde génération de la Chevy qui sorti en 1957.
Ford Thunderbird
Dans la majorité des cas, ce style esthétique était associé à des modèles confortables ayant une capacité de rouler à une vitesse tranquille pendant des heures. Lorsque Ford commença à travailler sur la Thunderbird dans le but de créer une roadster sportive, ce fut la première fois que la forme simpliste fut associée à la performance.
Le modèle fut lancé en 1954 au Salon de l’Automobile de Detroit avec des extrémités surplombantes tout comme les autres voitures de l’époque. Malgré la taille du véhicule, Ford promettait une tenue de route plus rigide et sportive que les barques routières circulant sur les longues routes américaines.
La philosophie sportive du châssis fut renforcée par un V8 développant plus de 240 chevaux, un chiffre impressionnant pour l’époque. Ce positionnement presque unique sur le marché automobile permit à Ford de vendre des nombres record de Thunderbird. En 1957, la dernière année de la première génération, plus de 21 000 exemplaires ont été construits.
Chevrolet Corvette
La rivale le plus reconnue par Ford pour sa Thunderbird fut la Chevrolet Corvette. En effet, c’est la Corvette qui donna à l’ovale bleue l’idée de créer une voiture sportive portant une carrosserie qui, à l’époque, se cachait parmi les autres modèles (ne se démarquait pas des autres modèles / n’avait rien d’une voiture de sport). Ayant une forme de roadster compacte, la sportive de Chevrolet n’était pas aussi subtile mais elle devenue la voiture américaine probablement la plus iconique de l’histoire.
La première génération de la Corvette, nommée C1, est apparue pour la première fois en 1953. Elle assemble les caractéristiques esthétiques de l’époque comme la calandre sautant aux yeux et des ailes arrière pointues avec une taille de caisse plus petite. Malheureusement, ce style n’était pas aussi populaire parmi le grand public que la Thunderbird, mais la C1 débuta la très longue et mythique histoire du nom Corvette.
Hudson Hornet
Parmi les modèles sportifs iconiques, il ne faut pas oublier la Hudson Hornet qui est devenue une des voitures NASCAR les plus célèbres de l’histoire de la compétition. Elle est entrée en vente en 1951, initialement commercialisée comme une voiture familiale de luxe. Mais en 1952, Hudson fut la première marque à travailler sur une voiture dédiée à la compétition stock-car.
Avec la Hornet, la petite marque a pu gagner 27 des 34 courses NASCAR au niveau national en 1952. Le pilote Marshall Teague a gagné la saison au volant de sa voiture qu’il nomma la Fabulous Hudson Hornet. Cette histoire a été reprise dans le film Cars de 2006 quand le jeune coureur Lightning McQueen se retrouve dans une petite ville bloquée dans le passé et rencontre le réel Fabulous Hudson Hornet, Doc Hudson.
Cadillac Series 62
La Cadillac Série 62 est loin de la réputation sportive de la Corvette ou de la Hornet. En effet, il s’agit d’une énorme voiture de luxe marquant le niveau bas de gamme du portfolio Cadillac (incarnant le niveau bas de la gamme Cadillac ?). Durant les années 1950, la Sixty Two était disponible dans une multitude de formes de carrosserie. C’est sous ce modèle que sont apparus les noms connus comme la Coupe DeVille et la Eldorado. Ce furent des variantes de la Série 62 avant de devenir des modèles autonomes à la fin des années 1950.
Même si la Cadillac Série 62 suivait les principes basiques du design automobile de l’époque, elle avait une forme plus fluide et ondulée que les voitures d’autres marques. En effet, les ailes arrière sont plus courbées autour des roues donnant un aspect plus classique comparé aux autres modèles du marché.
La beauté de la Cadillac Série 62 est la raison pour laquelle elle est admirée par une grande diversité de personnes. La liste de propriétaires célèbres passe par des stars du cinéma comme Pamela Anderson, qui avait une Série 62 décapotable de 1959 rouge, jusqu’aux royaux comme Baudouin, le roi de la Belgique, qui avait un exemplaire de 1951.
Lincoln Continental
La Lincoln Continental fit une première apparition en 1940. Cette génération resta en production jusqu’en 1948 mais ne fut pas remplacée avant 1956. Cette deuxième version est devenue la référence pour les autres marques de luxe. Sa réputation de confort était telle qu’elle rivalisait la Silver Cloud de Rolls Royce et était la voiture américaine la plus chère de l’époque.
L’utilisation d’un V8 d’une capacité de 6 litres permit de réduire un maximum les vibrations du moteur et une tenue de route somptueuse. Le design de la deuxième Continental était totalement différent des autres modèles américains de l’époque. Elle n’avait pas les ailes arrière pointues des voitures comme la Bel Air et son hauteur de caisse était très basse grâce à l’intégration de la carrosserie dans le châssis.
Ce rapprochement entre les pare-chocs et la route est un style qui influença beaucoup les voitures des années 1960.
Studebaker Hawk
La voiture des années 1950 qui s’est le plus démarqué du style esthétique de cette époque est très probablement la Studebaker Hawk. Cette marque innovante de l’Indiana a toujours été très indépendante des autres sociétés automobiles américaines. Ainsi, lorsque sa gamme de coupés nommés les Hawk est sortie en 1956, son apparence était loin de celle des autres voitures.
L’idée d’un capot très plat derrière une énorme calandre et de petits phares a été inversée par la Studebaker Hawk. En effet, le grille avant occupe une place moins importante sur le visage de la voiture comparé au style traditionnel des fifties. Son capot plus sculpté cache un moteur V8 de 275 chevaux issu directement d’une voiture NASCAR.
Sa construction légère et son moteur de compétition firent de la Studebaker Hawk une voiture de haute performance pour l’époque.
Ford F-Series
En Amérique, le type de véhicules le plus populaire est le pickup. Le marché américain est inondé par des véhicules puissants dotés de bennes satisfaisant le désir du pays de conduire de grosses voitures. Depuis le début de l’histoire automobile, Ford est la marque de référence dans la production de pickups. Dans les années 1950, le marché fut dominé par la Ford F-Series, une gamme de pickups offrant différents moteurs.
De manière très innovante, Ford réussit à marier le design à la mode avec la forme plus large de son pickup. Durant la seconde génération de la F-Series au cours des années 1950, plusieurs versions du modèle étaient disponibles allant du F-100, une version légère et peu puissante jusqu’au F-500, un modèle capable du gérer des grands travaux.
Le point commun de tous ces véhicules est leur taille. En effet, l’immensité du continent américain permit aux marques de moins se soucier de la taille de leurs modèles. Ceci est un aspect important à connaître pour comprendre le développement de l’industrie automobile américaine.